vendredi 15 avril 2011

Stop ou encore ?

Un sourd questionnement depuis des semaines qui devient gros doute en ce mi-avril : franchement, après une année d'abonnement au gymnase, stop ou encore ?
Cela ne m'amuse plus d'aller en salle, manque de temps, d'argent, de résultats et surtout d'envie.
Bon, manque de temps, c'est du pipeau, on peut toujours en trouver.
D'argent ? Oui, quand même un peu. L'air de rien, cumulativement, ça coûte malgré tout assez cher. Perso : 5 jours de bouffe à la casa (oui, quand on est fauché, on en arrive à calculer comme ça : "Une fois toutes les factures payées, combien de jours de bouffe vais-je tenir jusqu'à la fin du mois ?" L'abonnement ciné illimité : 2 jours ; remplacer l'ampoule halogène qui a pété hier et m'oblige le soir à foutre le plafonnier : 3 jours ; l'accès au gymnase : 5 ; m'acheter enfin un bon matelas : 6 semaines !), et 5 jours, well...
De résultats ? À moitié vrai. Si je n'ai quasi plus pris de poids après les premiers temps, mes muscles s'affinent quand même à chaque séance et le corps à 63 kg hier n'est pas le corps à 63 kg d'aujourd'hui. Mais oui, clairement, je suis et resterai mince, je peux bouffer toutes les protéines naturelles du monde, faire des repas 400 grammes de viande - 600 de légumes et 500 de fromage blanc en dessert, je ne prends rien. Ou peu. En langage de body-building, on parle de physique ECTOMORPHE. Je pourrais bien gagner quelques petits kilos en passant aux compléments alimentaires, style Whey mais... Non, rien, j'y pense sérieusement aussi.
Manque d'envie ? Oui. Même si je fréquentais encore la salle en mars, j'étais loin des 3-4 séances/semaine du début. L'hiver fut particulièrement difficile à affronter, sortir du cocon de l'appart pour affronter pluie, neige et verglas, ce n'était vraiment pas évident. Well, là, le soleil est revenu mais reprendre un abonnement en sachant que dès novembre... Difficile. Et conjugué au relatif manque de résultats...

D'un autre côté, dès que je n'y vais pas pendant un bon moment, le dos se fait à nouveau salement ressentir et ça ne s'améliorera pas avec le temps.

Bref, le doute.
Je me demande s'il n'y aurait pas moyen de réaliser 80% des exercices à la casa.
Bien sûr, finis les "gros" développés couchés sous la barre olympique mais avec une paire d'haltères (aux poids ajustables) --  pour commencer -- je pourrais déjà faire une grosse partie des exercices. Et avec un simple tapis de sol, en réaliser une bonne partie des autres. Ce sera bien sûr moins complet, moins efficace, mais pour l'instant je ne vois que cette solution.
... Que je complèterais par des séances d'escalade qui me branchent clairement.
Avantage : je pourrais m'exercer tous les jours (disons 30 minutes ?), où que je sois, quelle que soit la météo.
Inconvénient : je ne compte plus le nombre d'amis chez qui j'ai vu les haltères remisées au garage ou au grenier. En même temps, aucun n'avait été aussi (relativement) loin que moi.

So, des idées, des conseils ?

mercredi 9 février 2011

L'horloge-balance et Harry Crews

Ça y est, je l'ai enfin ma balance, cet accessoire indispensable à tout fondu de la salle ! C'est qu'il faut bien surveiller les progrès, compter les kilos voire les grammes gagnés ou perdus.
Depuis quelques mois, celles du Perfect Gym avaient rendu l'âme ; faut dire que certains venaient se peser avec leurs haltères, alors forcément...
Et toutes ces semaines sans savoir où j'en étais, c'est con mais ça m'angoissait. Vous souriez sans doute mais imaginez que vous deviez vivre une centaine de jours sans jamais connaître l'heure... Problématique, non ?
Eh bien voilà, le pèse-personne est l'horloge du culturiste ! ('Tin, c'est joli ça, quel talent ce blogueur !)
Perso, j'ai d'ailleurs mixé les deux puisque le mien donne l'heure sous sa plaque de verre.
Et aujourd'hui, après 1h30 de développés et de curls, il affichait ceci :

C'est bien sûr encore très loin de ma cible mais déjà mieux qu'en janvier. L'hiver était passé par là, la neige aussi et avec eux une effroyable envie de cocooner.
Et j'ai beau bouffer toutes les bûches de Noël possibles, tous les plats en sauce arrosés de vin, moi, si je ne fais pas de sport, je maigris. Avec cette différence par rapport au printemps, je maigris mais avec du bide. Bref, l'horreur ! Il a donc fallu restabiliser le poids et gommer le ventre.
Ceci fait, je peux enfin revenir à un programme normal.
Sauf que depuis l'arrivée des machines high-tech, j'étais perdu. La faute à mon manque d'assiduité mais aussi à un manque total d'explications claires. Bref, je me dispersais.
Là, aujourd'hui, j'ai enfin pu alpaguer Jean-Bruno et dresser la nouvelle liste à suivre.
Bon, on est pas à Disneyland, en gros, c'est la même. Sauf qu'elle englobe 2 machines et un nouvel exercice aux barres. Normal, c'est le programme pectoraux-biceps, y a pas de miracles à attendre d'une hypothétique série d'engins !
Les nouveautés ? Des développés-écartés sur la machine à... développés-écartés et des curls biceps sur la machine à... curls biceps.
J'y avais déjà touché, à ces engins, mais sans que J.-B. ne m'en montre la bonne utilisation. Bref, je faisais la moitié des mouvements et là, en entier, punaise que c'est dur ! Ainsi que les développés-inclinés. Mais j'en parlerai plus en détails une autre fois, je ne voudrais pas vous gaver ce soir.
Surtout qu'aujourd'hui, j'ai remarqué pourquoi j'aimais tant ce gymnase, pourquoi ce sport résonnait si fort en moi !
Alors que je terminais mon programme quotidien, un quatuor d'accortes donzelles tentait de chorégraphier sur une musique de leur âge, un homme d'1m60 (de haut comme de large) soulevait dans les 150 kilos, une jeune handicapée mentale, aux limites de l'obésité, lâchait son déambulateur pour s'accrocher aux poignées du tapis roulant et commencer à trottiner tant bien que mal pendant une heure, comme tous les jours, et moi, j'étais là avec mon haltères de 16 petits kilos et ma carrure en fesses d'araignées.
La lecture de cette faune vous a-t-elle fait rire ?
Je ne saurais vous donner tort.
Sauf que nous, si on souriait, c'était juste du bonheur des efforts conjugués, du plaisir d'être là à faire ce qu'on pouvait avec nos corps, chacun à notre niveau. Mais aucun rire ne fusait du regard de l'autre.
Et ça m'a semblé d'une évidence rare, on était beau comme un roman d'Harry Crews, cet écrivain des paumés, des freaks et des désespérés qui toujours, à un moment ou à un autre, se retrouvent à suer et à effacer leurs tares sous des tonnes de fontes ! Yep, je comprenais encore plus pourquoi j'aimais tant cette salle et adulait depuis des années les romans d'Harry Crews !
C'est magnifique, Harry Crews, vous devriez essayer !