vendredi 30 avril 2010

J 20 - 1 heure

J'y vais bien à reculons aujourd'hui.
Non que l'effort me fasse peur mais par crainte d'être totalement ridicule, totalement incapable de réaliser une bonne moitié de ces nouveaux exercices.
Pour faire diversion, mercredi je me suis acheté des gants de musculation, très jolis, en cuir blanc, très chics comme mitaines. Dans une heure, je vais peut-être me démettre l'épaule mais au moins je garderai intactes mes mains de pianistes.

jeudi 29 avril 2010

Jour 19 : dernier jour d'innocence

Demain, sûr, je vais mourir.
Après la séance d'aujourd'hui, comme un con, je suis allé voir J-B pour lui signifier que je ne prenais plus de poids. Je l'avoue, sincèrement, j'espérais qu'il me dise de bouffer des tonnes de protéines en poudre afin de prendre, comme les autres, 10 kilos peinards. Mais Jean-Bruno a estimé que vu mon énorme (dixit) progression en un mois, j'avais encore bien de la marge avant de saturer.
"On peut passer au véritable programme maintenant" qu'il a dit.
Et il me l'a dressé.
En gros, il s'articulera en 3 journées ciblées sur un groupe de muscles, à répéter ad libitum.
Une pour les jambes, une autre pour le dos/triceps/épaules et une dernière "pectoraux/biceps/trapèzes/avant-bras".
Et à l'évidence, ce que je réalisais jusqu'à ce jour, c'était de la gnognotte à côté de ce qui m'attend !
Je faisais mes tractions sur l'Easy Power Training (le plongeoir) avec des contre-poids pour m'aider ? Dès demain, je devrai les faire à vide. Je faisais 3 séries de chaque exercice ? On passera à 4, puis à 5. Je levais ou tirais toujours les mêmes masses ? Il faudra les augmenter à chaque série. Je faisais une pause de 2 minutes entre chaque exercice ? Il faudra les alterner en les enchaînant. Je "m'amusais" avec les fines barres ? On passe à la "barre olympique" (qui seule, déjà, sans aucun disque, pèse 20 kilos) pour des développés-couchés. Je faisais mes curls peinards avec un petit haltère de 4 kilos ? Il faudra les faire avec 2, un dans chaque main, de 8kg chacun, etc.
C'est un peu comme si je m'étais jusqu'à présent entraîné à faire du vélo en Flandre et qu'on me demandait de désormais rouler dans les Pyrénées.
J'ai bien sûr testé chacun des exercices et déjà je peux vous dire que je suis totalement incapable de me tracter seul, que la barre olympique de 20kg me semble être le maximum que je puisse porter couché (et encore, une fois ou deux max !) et que pour les développés-inclinés, on attendra que j'aie pris plus de muscles parce que là, c'est certain, si je les fais dès la prochaine séance, mon épaule droite va se déboîter en moins de 10 secondes !
Bref, demain, sûr, demain je vais mourir.

lundi 19 avril 2010

Jour 15 : Rocco Siffredi

Quinzième séance et début de 4e semaine déjà.
Le body pump fait toujours souffrir mais moins qu'avant. Seule phase que je continue à n'absolument pas piger : les pompes ! Déjà à l'école, aux cours de gym, je n'y entravais rien.
Ça et comment on pouvait toucher ses orteils du bout des doigts sans plier les genoux.
En général, durant le body pump, la plupart des mecs les accomplissent sans problèmes -- torses effleurant tapis de sol et bras en cric de bagnole -- pendant que les femmes, du moins les moins aguerries, les exécutent genoux posés. Mais je ne vais quand même pas en faire de même, non ?! Déjà que je ravale mon orgueil en portant les mêmes poids qu'elles, je ne vais pas en plus me foutre à quatre pattes pour ce mouvement !
Puis, musculairement parlant, je ne vois pas vraiment ce que ça peut apporter.
N'empêche, je dois toujours avoir du jus de navet dans les biscotos car je réussis à peine à descendre sur mes bras et il doit bien y avoir encore une distance équivalente à la bite de Rocco Siffredi entre mon torse et le plancher.
Ce serait un film gay que je lui pomperais à peine le gland.
Heureusement, tout à une fin (du moins provisoirement) et les pompes aussi.
Deux séances de muscu supplémentaires et j'arrive à 61 kilos 700.
Ça y est, je vais enfin peser plus lourd que mes copines !

jeudi 15 avril 2010

Jour 12

Ce n'est pas parce que je n'écris plus tous les jours que j'ai fui la salle, c'est juste que les séances se suivent et se ressemblent ; toujours le même programme, toujours les mêmes gestes, inlassablement.
Mais les résultats sont là, petit à petit.
Toujours 10 kilos à lever au premier engin (le shoulder press) mais je suis passé à 25 au second (le triceps press). Au "plongeoir" (l'E.P.T.), je tracte maintenant 25 kilos de mon propre poids en "mode piscine", entre 30 à 35 bras à l'extérieur et carrément 40 à l'intérieur. 40 kilos ! 'Tin, plus du double qu'au 2ème jour ! Dans l'autre salle, là aussi la barre est légèrement plus lourde (12 kg), ainsi que les masses des colonnes à 25. Et, surtout, je les enchaîne. Mais doucement, point n'est besoin de me blesser.
Tout aussi doucement mes muscles se dessinent. Je me surprends à en regarder de plus en plus souvent le reflet dans les miroirs quand je travaille. Et j'aime ça. Oh bien sûr, le moindre de mes collègues a toujours les biceps comme mes cuisses et j'en ris, bien sûr. Mais pas tout le temps. Parfois, le plus sérieusement du monde, je suis simplement fier de moi. Fier du travail que j'accomplis. Inlassablement.
Vous comprenez maintenant pourquoi je n'écris plus tous les  jours ? Rien de drôle, rien de croustillant, que de la sueur et des muscles tétanisés.
Mais en passant sur la balance, elle affiche maintenant 61,3 kilogrammes.

dimanche 11 avril 2010

Jour 9 : Body pump (up the jam), part II

C'est la foule aujourd'hui ; en plus de moi, 8 autres personnes n'ont soit pas de famille, soit pas d'amis (voire aucun des 2), soit trouvent que le meilleur moyen de se divertir un dimanche à l'heure de l'apéro est de manipuler des haltères pendant 55 minutes. Je prépare le mien, quatre poids pour un total de 7 kilos sur la barre, et deux de 2,25 en réserve. La plupart des mecs prennent 9, les filles varient entre entre 4,50 et 7 sauf une jolie black qui se charge un peu lourdement à mon sens.
Et c'est reparti pour will.i.am & Fergie à l'échauffement (en body pump, les chorégraphies sont prévues pour un trimestre ; si je m'en tiens à deux séances hebdomadaires, en juin j'aurai probablement des envies de meurtre en devant encore me cogner cet I Got a Feeling, ouh-ouh !). Sauf que tout le monde, hormis la black et moi, a enlevé du lest. Et tous les deux, on se sourit en grimaçant à son terme ; ce n'était pourtant que l'échauffement. Malgré tout, elle ne change rien à son haltère. Moi bien et décide que, contrairement à ma première séance, je ne vais pas me flinguer dès le début en portant trop de poids. Les exercices s'enchaînent en parfait calque de la semaine dernière. Ce qui est bien avec cette copie conforme, c'est qu'on rectifie naturellement les erreurs du dernier cours : ma barre est mieux équilibrée, ma prise en mains moins maladroite, j'évite ainsi la plupart des faux mouvements. La séance se poursuit au rythme des "MORE" gueulés par J-B. "More", c'est le petit mot qui tue quand tu penses, bras ou jambes tétanisés par la douleur, qu'une figure se termine et que le coach t'annonce ainsi que « non pas du tout, c'est maintenant que ça va devenir amusant » ! La belle Afro a beau se délester au fur et à mesure, elle craque après 30 minutes. Quelle idée aussi de s'être chargée comme une mule au départ. Moi, je m'en tiens à 4,5-7 kilos pour les bras, 9 pour les jambes et c'est déjà moins hard que vendredi dernier ; la muscu commencerait-elle à porter ses fruits ? Ça ne m'empêche pas de souffrir mais je loupe volontairement moins de mouvements. Involontairement par contre, je dois avoir un problème psychomoteur. Je suis infichu de régler mes pas pour que lorsque j'avance la jambe gauche ce soit le coude droit qui vienne la rejoindre et vice-versa ! Dans un concours de majorettes, je ferais perdre mon équipe à coup sûr. Heureusement, pour quelques raisons obscures, j'ai toujours refusé de m'inscrire dans une fanfare et ne m'en fais pas plus que cela, ça fait 40 piges que je confonds la gauche de ma droite !
Et la balance dans tout ça ?
Mardi, je m'étais pesé à poil commercial : 59,7 (oui bon, je n'avais donc pris que 4 kilos 700 en une semaine mais on ne va pas en faire tout un cheescake). Et aujourd'hui :  60,1. Well, double portion de fromage blanc ce soir !

samedi 10 avril 2010

Jour 8

Après avoir fait l'impasse hier pour cause de légère tendinite, j'avais hâte de retourner dans ce que je commence à considérer comme une seconde maison, une seconde maison où je n'irais que pour souffrir certes, mais quand même. Doucement, sans forcer, aucune envie de réveiller la douleur et d'être out pour plusieurs jours.
Et, effectivement, au premier engin, assis dos à la colonne des masses (bien légères pour moi, à peine 10kg), j'ai l'impression que je ne pourrai résister longtemps à l'effort, les triceps étant rapidement douloureux. En fait, pour préserver le poignet gauche, c'est surtout le bras droit qui travaille.  Pas certain que ce soit bien intelligent. Je passe néanmoins au second, penché vers l'avant, 20 kilos. Beaucoup plus facile. Va pour 25. La main semble tenir. Direction ce cher plongeoir. En mode sortie de piscine, ne pas forcer : 40. Bras à l'extérieur : 35. À l'intérieur ? 30. On tente 25 pour terminer ? Well, en 8 séances je suis passé de 15 kilos tractés à 35. Restera à voir la prochaine fois si je pourrai en faire trois séries. Mais, quand même, 'suis plutôt fier de la progression.
Je dois être beaucoup plus en forme que jeudi et enchaîne les exercices sur un air de capoeira que de beaux (et belles) athlètes dansent dans la salle adjacente. Les petits haltères, le grand, les masses à tirer, tracter... Pour le grand haltère, je fais super gaffe à bien le prendre, ne travaille qu'en supination, léger (10 kg), et ça passe, même lorsque je le positionne derrière la nuque. Bien sûr, je me sens tout con face aux miroirs avec cet haltère riquiqui tenu par un pas du tout maousse costaud mais toujours, dans le regard des autres, aucune moquerie. Bon, je ne dis pas que lorqu'ils se retrouvent après leurs séances dans un bar à siroter des boissons survitaminées, ils ne se marrent pas en repensant à ma carrure de ouistiti-cheese mais ici, en salle, le respect face à l'effort -- quelqu'il soit -- semble être le maître-mot.
L'idée me titillant malgré tout, je passe, pour les masses, à 25 kilos. Mes bras tiennent toujours mais à la poulie haute  (photo), mains en pronation, le poignet gauche se rappelle à mon bon souvenir. Je redescends à 20, termine la série, regarde l'horloge : 1h15 ; si je veux avoir une "chance" de participer au body pump demain, il serait sage d'en rester là. Et j'ai envie d'être sage aujourd'hui. Ainsi que de m'offrir 20 minutes au hamman du sous-sol. Et, franchement, 20 minutes de hamman après tous ces efforts, woaw, c'est cool !

jeudi 8 avril 2010

Jour 7

Maintenant que j'en suis revenu, je peux le dire clairement : ça ne va vraiment pas être une partie de plaisir de continuer cette musculation. Cela ne sera même plus "gentiment pervers" mais carrément masochiste ! Hier encore, je croyais que la progression se ferait en douceur mais la séance fut tronquée par le départ inopiné de J-B. Et je le soupçonne d'avoir voulu rattraper le coup aujourd'hui. Et j'en ai bavé !
On commence par le plongeoir (en fait, l'Easy Power Training, E.S.T), mes exercices habituels de traction. First constat : je dois être dans un jour sans car je peine à 30 et dois passer à 35 pour les 3 premières séries, celles où les bras sont bien à l'extérieur. Déjà, ça me plombe un peu ; après tant de progrès en semaine une, devoir revenir en arrière n'est vraiment pas agréable. Heureusement, pour le second, bras à l'intérieur du "puits", je peux redescendre à 30. Exercice 3, assis face à une colonne de masses, jambes presque étendues, calées devant moi, une barre en V en mains, les gestes à exécuter s'apparentant à ceux d'un rameur. Le poids est léger, à peine 10 kilos. Aucun problème. En 4, debout, un haltère léger (toujours 10 kg) à lever en supination -- paumes vers le haut --. La difficulté, comme hier, est de ne pas s'aider du dos, qui doit rester immobile, et de lever l'haltère rapidement tout en le rabaissant  lentement. Je tiens bon. En 5, assis, un petit haltère en main (4 kg), le coude en appui sur l'intérieur de la cuisse, toujours 3x10, très lentement. Pour tous ces amusements, Jean-Bruno m'a évidemment placé dans le coin muscu du rez-de-chaussée. Et dans le coin muscu du rez-de-chaussée, il y a des miroirs en face de vous. Au début, je les ignore, je regarde mes pieds. Mais je finis par jeter un furtif coup d'œil. Les manches du tee-shirt cachent en partie les biceps mais pas les avant-bras. Et, m... alors, c'est beau ces muscles qui travaillent, ces veines gonflées par l'effort. Oh my gode, je fais exactement comme ceux dont je souriais encore la semaine dernière !
Les exercices s'enchaînent toujours ; une fois l'un terminé, je rejoins J-B qui m'en montre un nouveau, corrige mes erreurs de positionnement puis s'en retourne à l'accueil. Debout face à la colonne des masses, bras tendus devant moi, tirer sur la mini-barre et la ramener aux cuisses (mon coach ne m'a mis que 20 livres, trop facile, je passe à 40). Debout, le petit haltère en main, coude le long du corps, trente fois. Assis, le dos calé droit comme un i, l'haltère de 10, le faire passer derrière la nuque et tendre les bras. Et là justement, ça commence à coincer. Un confrère le remarque : « Courage ». Je reprends, dix encore mais redépose l'haltère lourdement (en fait je la jette quasiment au sol) ; un autre collègue : « Accroche-toi, ce sera plus facile dans quelques temps ». C'est éminemment sympathique, ça me touche, mais je commence à craquer. Je termine néanmoins la troisième manche. Après une dizaine d'exercices, J-B me fait la démonstration d'un nouveau : idem que le 4e mais en pronation (paumes vers le bas). Et ça change tout ! Et c'est l'horreur ! Je n'arrive même pas au bout d'une série, je rebalance la barre, recommence, craque cette fois après 5 ou 6 levers. Mes poignets me font vraiment mal ! Well, l'abandon n'est pas de mise mais, tant pis, c'en sera tout pour celui-ci. Je rejoins la dernière station de mon chemin de croix, celle sur la machine d'hier, à devoir --assis -- tirer 10 malheureux kilos. Mais dès la 1ère traction je me rends compte que c'est marre pour aujourd'hui. Je sais, c'est nul mais ça fait 1h30 que je trime et mes bras n'en peuvent tout simplement plus.
Retour à la casa et à l'heure de taper ce petit compte-rendu, m... de m..., le poignet gauche se fait plus que doucettement sentir. On dirait bien qu'un tendon n'a pas apprécié la pronation !

mercredi 7 avril 2010

Jour 6

Hier, c'était comme si la fatigue des 5 premiers séances me tombait dessus d'un coup. Crevé, fatigué, éreinté, juste envie de dormir. Pourtant, le soir, je regrettais déjà de n'être pas allé à la salle (même si c'était prévu ainsi) ; non seulement ça m'avait manqué dans la journée mais, en plus, j'étais persuadé qui si je m'y étais rendu, la fatigue se serait, si pas effacée, du moins fortement estompée.
Et aujourd'hui, j'ai dû ronger mon frein jusqu'à 14h, heure du rendez-vous avec J-B. Cela n'aurait tenu qu'à moi, je me serais pointé dès le matin. Par contre, j'ai décidé de bazarder l'informe jogging qui me faisait paraître comme un sac de patates racornies. Ce ne sera pas encore le short de Magnum surmonté d'un marcel de basketteur mais ce sera déjà un peu plus seyant : un tee-shirt noir et un fute de toile légère, style pantalon de karaté. Ben oui, j'ai quand même pris 5 kilos la semaine dernière !
Première séance de pure musculation donc, juste le temps d'un rapide échauffement et en route pour les machines.
Ici, une légère digression me semble nécessaire : il y a 4 ans, en me levant de mon futon, je me suis pris les pieds dans l'édredon et me suis écroulé au sol, droit comme un i. Bilan : une clavicule complètement explosée. Certes, ce doit être un des accidents domestiques le plus ridicule de l'Histoire des accidents domestiques mais le résultat est bien là : une épaule en miettes et pas trop bien ressoudée. Un kiné m'ayant ausculté 2 ans plus tard m'a dit qu'il y aurait toujours un risque qu'elle se déboîte au moindre geste déplacé. Bref, depuis 48 mois, je l'ai sollicitée encore moins que le reste du corps, ce qui doit équivaloir au degré zéro du mouvement.
Jean-Bruno le sait, on commencera donc par renforcer cela.
1er engin, assis d'équerre, la colonne des poids dans le dos, les pieds permettant d'amener la barre à bonne hauteur pour les bras, tendus au plafond pour ensuite les ramener en angles droits: 3 séries de 10, cinquante secondes entre chaque. Tranquille. Je n'ai pas vu la masse soulevée mais elle me semble bien légère, 10, 15 kg peut-être ?
2e engin, plus spécifique aux biceps, assis légèrement plié vers l'avant, on part avec les poings au niveau du torse jusqu'à bien tendre les bras vers le bas. 20 kilos, 3 séries de 10. Tout va bien.
Pour le troisième exercice, retour au "plongeoir" bien connu sauf qu'il ne s'agit plus de se tracter les bras en l'air mais bien au niveau des hanches. Ce sont les épaules et les biceps qui travailleront. Jean-Bruno me met 35 kilos d'aide mais vois que je tire déjà légèrement la langue à la 5e reprise. Malgré mes protestations, il remonte l'aide à 40 : "N'oublie pas que tu devras en faire trois séries. Mais j'aimerais que tu fasses la troisième à 35."
Et, effectivement, c'est loin d'être aussi facile que les tractions habituelles. Pour vous donner une idée, c'est comme si vous deviez sortir d'une piscine. Sauf qu'il faut le faire 30 fois de suite et qu'Archimède n'est pas là pour vous pousser. Néanmoins, la première série s'étant bien passée, je redescends à 35 dès la seconde. Et bloque à 7.
Deux nouveaux inscrits (mais déjà bien charpentés) veulent également essayer l'engin. Sans doute pour m'impressionner, le plus jeune met l'aide à 60 et, très fier de lui, réalise aisément sa série. Il me regarde, sourit, positionne l'aide à 70 ; je le laisse savourer son plaisir le temps de 2, 3 tractions supplémentaires puis je dis à son pote : "Vous savez, sur cette machine, plus vous mettez du poids, moins vous en soulevez en fait. Les masses que vous voyez là, ce sont celles de l'aide ; c'est comme s'il s'entraînait à tirer 10 kilos. Perso, j'en suis à 25 et, regardez, je suis facilement 3 fois moins musclés que vous". Ils mettent un peu de temps à comprendre, remontent comme moi l'aide à 35, se rendent compte qu'effectivement ça ne donne pas la même chose et s'en vont vers les haltères. Je retente une dernière série mais malgré la longue pause souriante, je cale à 8. Tin, j'ai vraiment du jus de navet dans les bras !
4e exercice, tout simple : un petit haltère de 4 kilos à lever le bras tendu, juste devant soi. Ça semble rien, c'est sans doute rien mais je ne peux m'aider de mon dos qui doit rester immobile et ce petit geste inhabituel en devient beaucoup moins facile en fait. 10 à droite, 10 à gauche, trois fois toujours.
J-B a dû quitter la salle alors, trouvant que je n'en avais pas encore fait assez pour aujourd'hui, je repasse au plongeoir, pour les tractions hautes cette fois, aide à 30 comme dimanche, 2x3x10. Et je me finis par 60 abdos sur la planche.
Ça a duré une heure et toute ma fatigue a disparu.

lundi 5 avril 2010

Jour 5 : la balance

J'ai passé une nuit d'enfer ; à chaque fois que je me tournais et retournais dans le lit, un muscle ou l'autre me faisait gémir. Et déjà qu'hier j'éprouvais des difficultés à marcher, c'est à peine si ce matin j'ai pu me sortir du pieu. Bref, j'ai décidé de faire l'impasse sur le body-pump du jour. Mais d'aller quand même au gymnase. Bien que n'ayant jamais vécu cela, j'avais dans l'idée que si je faisais de l'exercice, mes douleurs s'estomperaient.
En salle à 14h donc. Jean-Bruno n'est pas là, tant mieux, cela m'évitera de devoir lui expliquer pourquoi je ne suis pas venu au cours ce midi. Direction le vélo. 15 minutes, faut pas pousser. Mais effectivement,rapidement la douleur s'estompe et fait place au plaisir de l'effort seul. Plusieurs fois je dois me freiner pour ne pas dépasser les 80 tours de roue/minute qui sont notre limite supérieure d'entraînement, alors que les autres jours, je devais parfois ramer pour atteindre les 70 de la limite inférieure.
En me dirigeant vers l'elliptique, à ses pieds, comme un fait exprès, la balance sur laquelle j'avais vérifié mes 55 kilos lundi. Et comme lundi, j'enlève mes baskets pour me peser. Combien ai-je pris en 5 séances ? 500 grammes, 1 000 ? Voyons voir... 60kg400 ! Tin, pas possible, en une semaine à peine j'ai pris CINQ kilos ! Je demande au préposé : « Vous êtes sûr qu'elle fonctionne, cette balance ? » - « Oui oui. »
J'ai du mal à y croire. « Si j'ai effectivement pris autant, les exercices de musculation devraient être un jeu d'enfant, non ? » Va pour le "plongeoir". J'essaie avec les 40 kg d'aide, comme lundi, sauf que déjà, si mon poids est juste, ça fait 5kg de plus. Trop facile. Avec 35 ? Trop facile. Avec 30 ? Easy. Là ou lundi je tirais 30 livres, j'en tracte à présent 60 ! Et  j'enchaîne mes séries, tranquillement. Et sur le banc, ça donnera quoi ? Des 20 habituels, je passe à 25, puis à 30. Bon, j'avoue, à 30, ce n'est pas spécialement une partie de plaisir mais j'arrive sans trop de problèmes à mes 3 séries de 15. Jean-Bruno se pointe enfin. Après lui avoir quand même dit le pourquoi de l'impasse sur le body-pump, je repose LA question du jour : « La balance, là, tu es certain qu'elle fonctionne ? » - « Oui, bien sûr, pourquoi ? » - « J'ai pris 5 kilos ! » Il éclate de rire : « Euh oui, LÀ,  il faudra vraiment vérifier ! » Mais en attendant, la salle va bientôt fermer et il est temps d'aller me changer.
Quand je remonte des vestiaires, J-B semble hélas trop occupé que pour avoir eu le temps de vérifier. Bah, pas grave, je verrai cela mardi.
Sauf que j'aimerais quand même bien savoir. C'est vrai quoi, je vous avais promis de vous donner des nouvelles de mon poids et là, je n'ose l'écrire ; ce serait trop con d'affirmer quelque chose aujourd'hui pour l'infirmer dans 48 heures.
Heureusement, une amie m'invite à une soirée DVD et à peine arrivé, comme un ahuri, je lui demande si elle a une balance (oui je sais, une femme m'invite chez elle pour la première fois et la première chose qui me vient en tête est de lui demander si elle a une balance ; il n'y a pas que de body-pump que je devrais suivre des cours). Mais elle doit déjà assez bien me connaître que pour aller en chercher une sans se poser trop de questions. Bon, là, je suis un peu plus lourdement habillé qu'à la salle mais, chaussures ôtées, je grimpe sur l'engin : 61kg700 ! Yeah ! c'était donc bien réel !
Sauf que c'est quand même un peu embêtant, à ce rythme-là, d'après mes calculs, je devrais peser 315 kilos dans un an !

vendredi 2 avril 2010

Jour 4 : Haltères et go !

Aujourd'hui, cours collectif de Body Pump. Oui je sais, lu comme ça, on dirait le titre du dernier Madonna produit par will.i.am mais il s'agit plutôt d'un "cours de fitness pré-chorégraphié en vue d'un renforcement musculaire complet". Ce sont les vacances de Pâques, peu de monde pour m'accompagner, juste un homme et une femme, des habitués, finement musclés mais loin d'être baraqués, ce n'est pas ce qui est recherché ici. Mais pour moi, avant que le cours ne débute, ça ressemble quand même à de la muscu : Wéééééé, je vais enfin travailler avec des haltères !
Je m'étonne justement du peu de poids mis sur les barres : l'homme doit en être à une douzaine de kilos, la fille et moi à peine à 7. Et ça fait tout con un haltère de 7 kilos, un peu comme une brochette où il n'y aurait que deux morceaux de viande et de poivron, c'est tristounet, un peu cheap. Jean-Bruno me précise qu'il ne s'agit que de l'échauffement, et branche la sono ; on commence avec The Black Eyes Peas, heureusement que je me suis écouté du TC-Matic sur le chemin de la salle. Et c'est parti ! I Got a Feeling, ouh-ouh. Haltère aux cuisses, remonter au nombril, plusieurs fois ; haltère aux cuisses, remonter au torse, plusieurs fois ; haltère aux cuisses, au torse et en haut, bien haut au-dessus de la tête, redescendre à fond, remonter, redescendre à moitié, bloquer, relever, redescendre aux cuisses, ... Tin, c'est ça l'échauffement ? Mes bras me font déjà mal !
Et les exercices vont s'enchaîner : couché avec plus de poids (12 kilos pour moi) ; debout sans la barre, les masses en main ; un genou au sol, barre devant soi, les coudes en angle droit ; barre derrière la nuque, levée, ramenée au torse, bloquée (à ce moment-là, je reconnais une version dance de Smells Like Teen Spirit ; je le sens, c'est toute ma culture musicale qui va passer à la moulinette dans cette salle !). Et ça dure, dure, dur-dur. Sans pause aucune, sauf pour se "délier" entre chaque série. Tous les muscles sont mis à contribution et J-B nous les énumère : triceps, biceps, abdos, trapèzes, pectoraux, ... De plus en plus fréquemment je songe à balancer cette foutue barre à laquelle j'aspirais tant depuis lundi, je n'arrive plus à la porter suffisamment haut. Ce ne sont pas les mouvements rapides qui me flinguent mais bien les plus lents que l'on conclut toujours par un "tenir". Justement je ne tiens plus mais J-B nous dit de lâcher l'haltère ; la fin ? Non, on passe aux "pompes" ! Tin ! des pompes, j'ai jamais su en faire ! Alors que tout le monde effleure le tapis de sol, je reste bien 20 cm au-dessus ; plus, je m'écroulerais ! Puis c'est reparti ! Triceps, biceps, abdos, trapèzes, pectoraux, assis, debout, couché... Au pied ! Les masses varient, toujours entre 7 et 12 kilos mais punaise, même la barre seule je serais incapable de la lever si l'on continue encore 5 minutes. D'ailleurs je baisse les bras, c'est fini, time, marre, je vais le poser, ce foutu haltère, rien à secouer... Et c'est ce moment-là que choisit Jean-Bruno pour mettre terme à nos souffrances (enfin, aux miennes, les 2 autres ont l'air de bien se porter). Un coup d'œil à l'horloge, bordel, ça a duré UNE heure !
Tous mes membres tremblent, c'est assez ahurissant. J-B vient vers moi et me félicite d'avoir tenu jusqu'au bout (il est bien gentil, il ne parle pas de la demi-douzaine de fois où j'ai évité un mouvement), me dit que ce serait bien en fait de faire 2 Body Pump par semaine et deux séances de musculation, « Justement, il y en a une dimanche ». Ah non non non non, je ne veux plus entendre parler de ces séances, c'est trop difficile, bien trop douloureux, plus jamais. Alors Jean-Bruno : « À dimanche ? » et moi : « Oui, à dimanche. »

jeudi 1 avril 2010

Fromage blanc

Ce n'est pas la 1ère fois que j'ai des velléités musculaires. Les plus anciens doivent se souvenir de ces pubs que l'on trouvait dans les magazines pour jeunes, en général le dessin un garçon timide sur une plage où s'ébattaient de jolies filles en bikinis et de jeunes hommes bien charpentés en maillots : "Marc se sent mal dans sa peau car personne ne le regarde ou alors pour se moquer de sa maigreur". Et à côté, la photo de l'extenseur magique qui permettait à Marc d'aller parader l'été suivant à Trouville et d'enfin pouvoir se foutre de la gueule du maigrichon du jour tout en baisant à tout va toutes ces filles en bikinis (bon, oui, ce n'était que suggéré mais c'est bien ça qu'on comprenait, non ?). Moi, je lisais ces pubs dans de vieux Pilotes des années 60 et me disais parfois que ce serait cool si cela pouvait être vrai. Alors j'ai été en acheter un au GB de Waterloo. J'avais 14 ans et, à la caisse, j'ai dit que c'était pour mon filleul ; vous imaginez comme la caissière m'a cru. De retour à la maison, j'ai de suite voulu l'essayer mais impossible de distendre ne fut-ce qu'un peu les 5 boudins-ressorts en acier. Même en enlevant un, deux, trois ou quatre boudins-ressorts, rien, nib, que dalle et peau de balle. Macache ! Je l'ai rangé dans l'armoire sous une pile de pulls et 15 jours après je m'en débarrassais dans un champ des alentours. J'avais 14 ans et je venais de décider que je ferais mieux de devenir un intellectuel, le chemin me paraissant nettement moins compliqué.
Et voilà que 30 ans après je me retrouve à manger 500 grammes de fromage blanc le soir pour m'apporter le taux nécessaire de protéines afin que se nourrissent mes petits muscles après leur 90 minutes de sports quotidiens.
C'est un blogueur qui me l'a conseillé. Et vu qu'il a l'air de s'y connaître et vu que cela rejoint les conseils de Jean-Bruno tout en m'évitant (pour l'instant ?) de bouffer des protéines en poudre, je bouffe 500 grammes de fromage frais le soir.
Et vous savez quoi ? Les 20 minutes de course, c'était rien à côté de ça !