14h30 : avec mon sac à dos labellisé Adeps, j'arrive à la salle. Fidèle au poste, Jean-Bruno m'accueille. Beau grand black baraqué à l'accent français, maniant également très bien le portugais avec les clients brésiliens, il n'a pas une tête à s'appeler Jean-Bruno, on dirait un pseudo trouvé dans un salon de coiffure pour dames mais qui sait, après tout.
Je me change dans les vestiaires ; pour ne pas livrer en spectacle mon corps rachitique, j'ai opté pour un ample jogging gris souris.
Je remonte en salle et Jean-Bruno m'installe sur un engin hybride sur lequel je dois courir 15 minutes.
Tin, courir 15 minutes de suite, ça n'a plus dû m'arriver depuis que je jouais au foot adolescent ! Et encore, au foot, on ne courait pas sans cesse !
Bref, ça remonte à mes 12 ans, au club d'athlétisme de Waterloo.
Je me la joue léger mais après 8 minutes, je dois déjà souffler quelques secondes. Et carrément 30 au bout de 10 minutes. Après "2 km", je termine en nage.
On remet ça sur un vélo, une demi-heure de plats et de "légères montagnes" ; je dois y aller encore plus mollo si je veux avoir une chance de toucher aux véritables machines, celles de musculation. Je dois fréquemment me lever de la selle, le frottement est en train de me niquer le périnée ! Total : "11 km".
En descendant chercher mes bouteilles d'eau, ma démarche me semble absurde, on croirait un canard descendant à la mare.
Jean-Bruno est parti faire une course, plus terre-à-terre celle-là. Tant mieux, ça me permet de souffler un bon quart d'heure.
Retour de mon conseiller et enfin le passage tant attendu aux machines. La première ressemble à un haut plongeoir où je devrai descendre et remonter la plate-forme à la seule force de mes bras ! Enfin, pas tout à fait, un contre-poids de 40 kg m'assistera. Bref, je n'aurais que 15 kilos à tracter. La première série de 15 se passe vraiment facilement. Trop facilement pour J-B qui m'enlève 5 kg d'aide. Il s'éloigne et je continue mes séries. Ici, tout se fait toujours par 3 séries de 15. Sauf qu'avec 20 kg à tracter, je cale à 10, voire 8. Un miroir me fait face et j'y vois en pauvre pantin fringué comme un sac qui grimace en serrant les dents pour soulever à peine plus que le tiers de son corps.
Entre chaque série, un habitué prend ma place et se change évidemment la donne, à peine 20 kg d'aide et il doit bien peser dans les 140 livres. Il fait ça comme je sauterais à la corde.
Mon tour à nouveau. Basta la honte ! je redescends à 40 et enchaîne enfin mes 6 séries. Il est temps de passer sur un autre engin.
Toujours 15 kg, ce sera mon max au début je crois, assis pour changer, à tirer 45 fois. Easy, si si, étrangement easy. Sauf qu'évidemment, mes compagnons de jeux en font de même avec le quadruple. Contraiment à moi, ils se regardent dans les miroirs les entourant. Même si ça me fait doucement marrer, je les comprends, même s'ils n'ont pas tous une tête d'Apollon, leurs corps sont beaux.
Étonnamment, mais pourquoi cela devrait-il m'étonner, je n'en vois aucun sourire en coin quand je reprends ma place et que gentiment ils enlèvent du lest ; ici, tout le monde est là pour souffrir dirait-on, peu importe son niveau.
Je me termine par 3 nouvelles séries d'abdos et Jean-Bruno décide enfin que cela suffit pour aujourd'hui. Je regarde l'horloge : 16h15. 105 minutes de salles pour cinq quarts d'heure de sport effectif.
Une douche et me revoilà dehors.
Alors ? Alors jusqu'à maintenant tout va bien.
Rendez-vous demain matin pour faire le compte de mes douleurs ; déjà, là, 6 heures plus tard, mes bras s'engourdissent rien qu'à taper ces quelques lignes...
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